Femme de dos nue (1893).
Huile sur toile, signée et datée en bas à gauche « Dimitry Kouznetsoff. 93 ».
- L. 200 cm x H 106 cm . Très Bel Etat ( nettoyée, restaurée par l’ un de nos ateliers )
- -Au dos du châssis tampon Hardy Alan ( Célèbre restaurateur de toile, fournisseur de toiles et couleurs fines, au 56 rue du Cherche-Midi a Paris ).
- Provenance : Collection de la cantatrice et danseuse russe Maria Nikolaevna Kouznetsova (1880-1966), nièce de l’artiste.
Conservé depuis dans sa descendance. –Son appartement-atelier, situé au 6 rue Aumont-Thiéville est resté dans la famille depuis le décès de l’artiste en 1924 –
- Certificat d’authenticité établi par ces descendants
- Le musée de Stepanovka leur propriété familiale abrite des oeuvres des frères Kouznetsoff – Propriété devenu un cercle intellectuel fréquenté et cité par Tchaïkovski , Repin, Panais….
http://odessaart.org.ua/Stepanovka/
Que voit on ?
l’incroyable audace du format à l’italienne choisi; une radicalité du propos – Toute une palette sourde et ténue de nuances taupes, ocres, nacrées pour évoquer invoquer le corps, les carnations moelleuses et souples-
Splendide corps, détendu, étendu plein format, à caresser des yeux -Inutile de souligner le plaisir incroyable qu’a dut ressentir Dimitry Kouznetsoff, à peindre les courbes harmonieuses de cette femme – Sur la droite un curieux volatil au long cou observe le corps alangui -Le regardeur regardé ?
Je crois sincèrement que le tableau est autant fait par le regardeur que par l’artiste… Duchamps
Le plus incroyable et déstabilisant reste que nous ne voyons pas le visage de cette femme ce qui renforce le mystère de cette toile —
C’est une toile qui m’a résisté lorsque je l’ai vu pour la première fois et j’ai mis pas mal de temps à en saisir les sens possible –
Autre, cette peinture m’a renvoyé de facto à Leda et le cygne avec le thème de la gemélité du double ( cf notre curieux volatil au long cou penché sur le corps ) –
Ou comment les Tendances opposées cohabitent dans l’homme : matière et esprit, ombre et lumière, terrestre et céleste –
Historique :
Nikolai Dmitrievich Kouznetsov et Dimitry Dimitrievich Kouznetsoff sont nés dans le village de Stepanovka dans une famille de grands propriétaires terriens et de militaires, dans la région d’Odessa –
- De 1871 à 1876, il étudie au département naturel de la faculté de mathématiques de l’Université Novorossiysk d’Odessa puis il devient membre du TYURH (L’Association des artistes russes du sud) et participe à de nombreuses expositions de 1891 à 1903.
- Dans les années 1890, il s’installe à Paris où il expose au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1891 et 1893 au Palais des Champs Élysées.
La production de Dimitry est moins connue que celle de son frère Nikolai – A tort car la force évocatrice de ces toiles reste bien supérieure – Nicolaï est une force de la nature enclin aux extrêmes alors que Dimitry reste un cérébral doté d’une palette de nuances sourdes dans ces oeuvres – Il est des artistes plus enclin à travailler qu’à se faire connaître –
Pour notre toile il utilise les contrastes d’une manière subtil, le fond traité énergiquement à grand coups de brosse fait jaillir ce corps alangui qui lui est doté de nuances fines et glacis incroyables –
Dimitry a vécu sur Paris ou il avait un atelier et a dut être sous l’influence de quelques maîtres Européens lors des ces voyages –
Les deux frères firent parti du célèbre mouvement des ambulants qui prônait un éloignement de l’académisme, un partage des savoirs ainsi qu’ un retour à une forme de naturalisme – Nikolai de retour en Russie ouvrit d’ailleurs un musée dans sa propriété avec sa collection ou il dispensait des cours de peinture –
Quelques-uns des tableaux de Dimitry sont des tableaux de Salon, exposés à « la Nationale » (Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts), parfaitement aboutis et d’une grandeur époustouflante.
- Son appartement-atelier, situé au 6 rue Aumont-Thiéville est resté dans la famille depuis le décès de l’artiste en 1924 et n’a subi presque aucune transformation structurelle. La majeure partie de ces toiles étaient jusqu’alors encore accrochés aux murs de l’atelier.
- Leur dernière exposition fut au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1895 et 1898.